• Au fil des jours,  Frissons,  Hommage,  Poème

    Je suis …

    Je suis Charlie Je suis Paris Je suis Belgique Je suis Liban Je suis Israël Je suis Mali Je suis Burkina Fasso Je suis Côte d’Ivoire Je suis Syrie Je suis Turquie Je suis Tunisie Je suis Maroc Je suis Algérie Je suis Palestine Je suis Egypte Je suis Londres Je suis Boston. Je suis Canada, Australie, Koweit, Pakistan Je suis Yemen Arabie Saoudite Afghanistan. Je suis Europe Asie Océanie Afrique Amérique Je n’ai pas de nation Je n’ai pas de religion Je n’ai pas de couleur Je n’ai pas de pays. Je suis tout le monde Tous ceux qui tombent Sous les bombes. Hommage des dessinateurs sur le site…

  • 1000,  Au fil des jours

    Le casse du siècle

    Il avait préparé son coup de longue date. Il en avait parlé à son frère et avec des copains. Ils l’avaient vu faire une fois, dans un épisode de Navarro. Peu de risque pour un gros bénéfice assuré. Téléphone portable, appareil photo, ordinateur ? On ne savait pas ce qu’on allait gagner, mais sûrement gros ! Assis à sa place, il observait attentivement les voyageurs fatigués de leur journée se reposer en regardant paresseusement le paysage défiler. Il se leva et se rendit aux toilettes. En passant, il jeta un coup d’œil sur la droite et repéra les quatre valises posées sur la grille métallique. Il fit immédiatement son choix. La petite…

  • 1000,  Au fil des jours

    A Valérie Pion

    Oui, Valérie Pion, je suis venu au même concert que toi. Non, je ne te connaissais pas avant. Oui, tous les deux nous apprécions le même chanteur. Il s’appelle Yves Jamait, et comme toi, ça fait plusieurs fois que je me déplace pour l’applaudir, je t’ai entendu le rappeler à ton mari au début du concert. Oui, Madame Pion, je sais que tu connais ses chansons par cœur, de la première du premier album à la douzième du sixième. Tu es une grande fan, une fidèle de la première heure. Ton mari a la même casquette que le chanteur d’ailleurs, c’est tout dire. Mais il y a une chose qui…

  • 1000,  Atelier d'écriture,  Hommage

    Les ballons rouges

    Il est des images qui ne vous quittent pas. La semaine dernière, dès que j’ai vu le vieux monsieur coincé entre les deux marronniers, je me suis dit « C’est Batman ». Immédiatement. Je ne sais pas pourquoi. Et l’idée ne m’a pas quitté jusqu’à ce que je la mette en mots. Mardi, lorsque Leiloona m’a envoyé la photo de cette semaine, je me suis dit « Je n’ai pas eu de ballon rouge Quand j’étais gosse dans mon quartier. Dans ces provinces où rien ne bouge, Tous mes ballons étaient crevés. » J’ai essayé d’écrire autre chose, mais Lama ne m’a pas quitté. L’image était trop forte. Alors mon clin d’oeil de cette…

  • 1000,  Au fil des jours

    C’est bien son jour !

    Il entra dans la cuisine en grognant. – Non mais t’as vu l’heure ? Qu’est-ce que tu fous depuis que t’es rentrée ? Virginie baissa la tête vers la casserole fumante. – J’ai baigné Marina, j’ai fait la lecture avec Baptiste, j’ai vidé le lave-vaisselle, j’ai refait les lits et j’ai étendu une machine. Allez, les enfants, asseyez-vous, on mange ! Il jeta un coup d’œil à la gazinière. – Encore des pâtes ? Décidément, t’as pas d’imagination. J’ai vraiment pas épousé un cordon bleu ! – J’avais pas le temps, j’ai fait au mieux. – Au mieux ? Qu’est-ce que ça aurait été si tu avais fait au pire ? Elle renifla dans sa manche. –…

  • Atelier d'écriture

    Le dernier des quatre

    C’est Claude Huré qui a fourni cette semaine la photo support à l’atelier n° 212 de Bricabook. Comme tous les lundis, sauf la semaine dernière où l’image ne m’a pas inspiré du tout. C’est amusant, car mardi, quand j’ai reçu la photo de Claude, que vous pouvez voir ci-dessous, j’ai su tout de suite ce que j’allais écrire. Au premier coup d’oeil.Bonne lecture !!! Depuis qu’il s’est retiré des affaires et de la vie publique, Bruce a pris l’habitude de venir dans le square de sa ville chérie. Il se contente de marcher maintenant, et il est déjà bien heureux quand il arrive à faire le même tour que la…

  • 1000

    Je vous y attends !!

    Il se réveilla de bonne heure ce samedi matin. Les yeux pleins de sommeil, il descendit l’escalier et avala mécaniquement son thé et ses deux portions de Weetabix. Rapidement, comme c’était son habitude, il passa à la douche, se brossa les dents et se parfuma. L’essence de chez Lacoste acheva de le réveiller. La journée qui se profilait promettait d’être de celles qu’on marque d’une pierre blanche. Il monta dans la voiture qui le conduisit jusqu’à la gare de Caen. Sur le parking, il embrassa amoureusement son épouse en lui promettant de lui donner des nouvelles tout au long de cette journée. Le voyage se passa bien, les gares défilaient…

  • Atelier d'écriture,  Poème

    Parapluie noir et mouchoir blanc

    Lundi. Bricabook. Comme chaque semaine, merci à Leiloona de nous proposer une image pour faire fonctionner nos neurones. Sur cette page, vous trouverez les textes et les liens des autres participants. Voici ma participation (pas très gaie, je l’avoue…) Parapluie noir et mouchoir blanc Passe la vie, passent les ans. Le dos vouté par les années Il faut marcher sans s’arrêter. La mort attrape les immobiles Les plus chétifs, les plus fragiles Alors qu’importe le pourquoi Il faut marcher droit devant soi. Parapluie noir et mouchoir blanc Passe la vie, passent les ans. Tu as vécu ta vie entière A travailler, à être mère. Ton mari mort l’année passée Tes…

  • Atelier d'écriture,  Frissons,  Poème

    Insomnie

    On est lundi. Et vous le savez, le lundi est consacré à la photo du site Bricabook. Cette semaine, deux contraintes: la photo et un thème obligatoire: le harcèlement de rue. L’Université de Toulon organise cette semaine une manifestation autour de la question du sexisme et du harcèlement de rue. Les textes de l’atelier feront l’objet d’une exposition durant toute la semaine. Et, pour illustrer le débat (qui clôturera une semaine d’évènements culturels) les textes seront lus sur scène par des étudiants de l’atelier théâtre. Quand je suis passée près de toi Je ne demandais rien, Je ne voulais rien. Je voulais juste Rentrer chez moi J’étais crevée, Fatiguée, usée.…

  • 1000,  Atelier d'écriture,  Fiction

    Réponse au terrorisme

    Alors là, c’est bien la première fois que ça m’arrive ! J’ai reçu plusieurs mails exigeant (gentiment) que je m’explique sur la disparition de la Tour Eiffel dans mes textes d’hier et de lundi. La disparition pure et simple de la dame de fer parisienne ne suffisait donc pas. Pourquoi et comment ? Voici ma réponse, en deux mille caractères. Et aller plus loin serait écrire un roman entier sur ce sujet et ce n’est pas mon dessein. J’espère que cette réponse conviendra à celles et ceux qui souhaitaient une explication claire. Appuyé à la balustrade du troisième étage de la tour d’acier récemment arrivée, Balthazar Lequin observait de haut…

  • 1000,  Atelier d'écriture,  Au fil des jours

    … volatilisation

    La suite du texte d’hier, histoire d’éclaircir, si ce n’est le mystère, du moins ma pensée au moment où j’ai écrit. En 1000 caractères, évidemment !! La nouvelle avait couru les rues et les rédactions dans les minutes suivant la disparition. A l’endroit où s’élevait jusqu’à ce jour le symbole de la puissance française, se trouvait maintenant un immense emplacement vide de près d’un hectare et demi. Parfaitement balayé, parfaitement propre. Plus aucune trace des dix mille cent tonnes de câble et d’acier de la Tour. Pas de restes de fondations, pas un billet d’entrée périmé. Rien. Le chef d’œuvre de Gustave Eiffel s’était littéralement volatilisé ! Un périmètre de sécurité…

  • 1000,  Atelier d'écriture

    Dernière photo avant …….

    Bonjour, Nous sommes lundi et comme chaque lundi, c’est le jour de l’atelier de Bricabooks. Merci Leiloona de nous donner ce plaisir hebdomadaire. Cette semaine, c’est une photo de Leiloona elle-même qui était notre support de travail. Voici donc ma copie, de 1000 caractères, pas un de plus, pas un de moins. N’hésitez pas à commenter. Tout a commencé il y a quatre ans avec la statue du Christ Rédempteur à Rio. C’était le premier attentat de ce genre. Dans la nuit du 8 au 9 septembre. Un coup parfaitement orchestré. Personne n’a rien vu venir. Du beau travail, si on peut appeler ça du travail. Un an plus tard,…

  • Au fil des jours,  Non classé

    A la place de tes yeux

    Image représentative de la vie actuelle Ne regarde pas devant la vie qui t’attend. Regarde derrière, regarde l’écran. Ne regarde pas la vie qui passe Mais un instantané du moment. Civilisation de soi Selfi-lisation du moi. Un poteau entre lui et toi ? Pas grave, toi on te verra ! Tu vas en faire quoi de ce cliché ? Ta nouvelle photo de profil Pour Facebook Instagram ou Twitter ? Peut-être qu’on te demandera Qui c’est le mec en blanc derrière toi… Et toi, tu es venue, tu as attendu Longtemps, longtemps Et quand le pape est passé… Tu ne l’as même pas regardé ! La vie, c’est ce qui se passe sans…

  • 1000,  Au fil des jours,  Frissons,  Hommage

    Sur la plage

      Photo retirée à la demande de l’AFP. Un enfant sans vie sur la plage du village de Bademli, dans la province de Çanakkale, en Turquie, après le naufrage de son embarcation sur la route de Lesbos. Photo prise le 30 janvier 2016. La maison est vide maintenant. Ou presque. Que prendre quand il faut partir ? Partir absolument ? L’essentiel, le nécessaire. Et encore. Le sac à dos est trop petit pour le superflu. Pas question de prendre des meubles, des matelas ou quoique ce soit qui puisse représenter du poids. Le poids du souvenir et le poids du chagrin sont déjà assez lourds à porter. Le père est déjà descendu…

  • 1000,  Atelier d'écriture

    L’arbre aux étourneaux

    Bonjour, Nous sommes lundi et comme chaque lundi, c’est le jour de l’atelier de Bricabooks. Merci Leiloona de nous donner ce plaisir hebdomadaire. Cette semaine, c’est une photo de Jules Ribot qui était notre support de travail. Merci à lui pour ce joli cliché. Voici donc ma copie, de 1000 caractères, pas un de plus, pas un de moins. N’hésitez pas à commenter. On l’appelle l’arbre aux étourneaux. Sous ses allures communes, sous son aspect d’adolescent ébouriffé tombant du lit, il est le symbole du village depuis vingt-trois ans. A l’automne et au début du printemps, ici comme ailleurs, il est de coutume de voir voler des milliers d’oiseaux en…

  • Non classé

    Une arme ?

    Damien est heureux. Après quatre mois d’attente, il prend enfin possession de sa commande. Tous ses amis avaient déjà la leur. Il n’y avait plus que lui. A son âge, chacun a son arme. Son arme personnelle. Il ne comprenait pas pourquoi lui, malgré l’autorisation de la préfecture, n’avait toujours pas sa machine à tuer. La société a évolué. Chacun a la sienne aujourd’hui. Et Damien a promis qu’il ferait attention. Qu’il la bichonnerait, qu’il la nettoierait, la graisserait, la ferait briller. Il sait qu’avec elle, il va être le roi, le boss, le champion. Ah, les copains vont l’envier ! Elle fera désormais partie de lui. Même pour aller juste…

  • 1000

    100 000 signes

    Nouveau site, nouvelle expérience d’écriture. Et si vous alliez regarder ce nouveau site ? Lire le synopsis, les deux premiers épisodes. Chaque épisode fait 1000 caractères, espaces compris(es). Et puis, si cela vous plait, vous abonner, pour recevoir chaque lundi et chaque jeudi un nouveau cliché, une nouvelle photo de Mo. Rendez-vous sur http://www.kervenec.net/100000signes  

  • 1000

    Oncle Paul

    Chaque mercredi midi, de juin à août, mon oncle Paul m’emmenait déjeuner en ville. C’est ma mère qui le lui avait demandé, je ne sais pas pourquoi. Nous allions manger dans un petit resto de la 47eme rue. Chez Alfredo. Le menu était simple, il n’y avait guère le choix. C’était plat unique. Souvent épicé. Trop. Nous nous retrouvions à l’arrêt de bus de Parks Boulevard juste en face du coiffeur noir. Quelle que soit l’heure à laquelle j’arrivais, il était toujours là avant moi. Il était toujours habillé de la même façon : un costume sombre sur une chemise blanche ouverte, sans cravate. Il en portait uniquement le dimanche. Mais…

  • 1000

    Quelle drôle d’idée !!

    Mars 83. Je regardais tranquillement la télé dans le canapé du salon lorsque le téléphone sonna. « Bonjour, je vous appelle pour une petite enquête, auriez-vous deux minutes à me consacrer ? – Bien sûr, je vous écoute. – Seriez-vous intéressé par l’idée d’un téléphone qui n’aurait pas de fil ? – Comment ça, pas de fil ? – Qui ne serait pas attaché au mur. – Quel serait l’intérêt ? – Téléphoner depuis votre jardin par exemple. Ou votre cave. – Téléphoner dans mon garage ? Mais pour quoi faire ? Moi, quand je téléphone, il y en a pour quelques minutes et du salon c’est très bien. – Mais appeler vos amis ou votre famille…

  • 1000

    Départ imminent

    J’ai décidé de partir à l’étranger. Me planquer, me faire oublier. Moi qui pensais mener une petite vie tranquille en Normandie, à l’abri des soucis et des problèmes d’argent et de santé, il faut dire que je déchante sacrément depuis trois semaines. Les choses avaient pourtant bien commencé. Une soirée entre amis, des baisers, des souhaits, des vœux, une coupe de champagne pour sceller tout ça et hop, roule ma poule, 2015 est morte, enterrée, et Dieu sait que personne ne regrettera cette année. Vive 2016. En plus, la vie (et ma fille et mon gendre) m’a doté d’un petit fils tellement adorable que plus beau que lui tu meurs,…

  • Au fil des jours

    Juste un oubli

    7 heures ! Elle se leva d’un bond et fila dans la salle de bains. Au passage, elle se cogna le pied contre le coin de la porte. « Ah b… de m… la journée commence bien, pensa-t-elle tout haut. A cloche-pied, elle arriva jusqu’à la douche. Elle y entra, y resta peu de temps, mais, inconsciemment, augmenta la température de l’eau de façon inhabituelle. – Trop tard pour me laver les cheveux. On verra demain, dit-elle en se regardant dans la glace. Pour aujourd’hui, ça ira bien. Et puis en plus, avec le bonnet, ça les aurait graissés, alors… C’est marrant, il me semble que j’ai oublié quelque chose… En sous-vêtements,…

  • Atelier d'écriture

    Chantiers

    On est lundi. C’est le jour de la photo de Bricabook. « Une photo, quelques mots ». Regardez la photo et lisez ce que j’en ai tiré. Et n’hésitez pas à commenter en bas de la page. Bonne lecture.   Denis descendit du camion. Il claqua la porte et alluma une cigarette. Il rangea son Zippo dans la poche de son jean, releva le col de son parka, fit trois pas sur la gauche et se plaça au milieu du chemin, les mains sur les hanches, la cigarette coincée au côté droit de ses lèvres. Alain descendit à son tour, fit le tour par l’arrière et rejoignit son collègue. « Alors c’est ici ?…

  • 1000

    Nestor

    « Monsieur Bassetti ? – Bonjour Madame. – Oui. je vous appelle pour… – Bonjour Madame – Oui, bonjour. Je vous appelle… – A qui désirez-vous parler, Madame ? – A Monsieur Bassetti. Vous êtes bien… – Non Madame. – Ah, vous n’êtes pas Monsieur Bassetti ? – Non, Madame, je viens de vous le dire. – Et vous êtes ? – Mon nom ne vous dira rien, Madame. Monsieur est sorti. Et Madame n’est pas là non plus, Madame. – Bien. Et vous êtes ? – Je suis le Majordome de Monsieur. La femme de chambre de Madame est également présente si vous souhaitez lui parler. – La femme de chambre ? – Oui, de Madame,…

  • 1000

    Juste avant.

    « Allez, aide-moi à ramasser, on rentre. Mon mari termine à 14h30. Le temps qu’on fasse la route on est déjà juste. Justine se retourna, la bouteille de rosé vide à la main. – Où es-tu ? Max ? Aucune réponse. – Max, mon chéri, viens vite, il est l’heure. – J’arrive, entendit-elle au loin. Une minute… Rassurée, la jeune femme continua le rangement du pique-nique. Tout près, elle entendait les camions et les voitures qui roulaient vers la ville. Les minutes passaient. Il avait réussi à échapper au rangement. Il avait horreur de ça ! – Max, s’il te plait, il faut y aller. Justine s’impatientait. – Je t’attends à la voiture, cria-t-elle.…

  • 1000

    Je l’appelais Espoir.

    Petit jeu supplémentaire ce matin: voyez vous ces deux premières phrases en dessous, en gras et en couleur ? Ce sont les deux premières phrases d’un roman français sorti en 2008. Qui saura me dire de quel roman il s’agit et qui en est l’auteur ? (Réponses en bas de cette page dans les commentaires…). Il se tenait toujours à l’écart. Là-bas, loin des grilles, hors de notre portée. Lorsque nous arrivions devant la cage, c’était chaque fois une nouvelle découverte. Les visiteurs venaient, lui donnaient des croquettes ou des gâteaux et il les acceptait volontiers, passant son museau entre les barreaux métalliques. Lorsque David ou moi nous approchions, il…

  • 1000,  Hommage

    C’était chouette Bowie

    Patrick avait apporté des bières, Sophie des chips. Ma mère avait fait un gâteau au yaourt que j’avais trimbalé dans un papier d’alu sur le porte-bagages de ma mob. Y avait les deux traits des sandows mais c’était pas grave. La boum avait lieu dans le garage de Lise. On était venus à trois le matin pour débarrasser les outils de son père, la tondeuse et les outils de jardinage. On avait foutu tout ça derrière. C’était Jean-Phil qui était aux manettes, comme d’habitude. Il avait apporté sa chaine et ses enceintes. Et deux platines pour faire les liaisons entre les chansons. La boum avait commencé à deux heures. Nous,…

  • 1000,  Atelier d'écriture,  Löderup

    Lax och skaldjurs

    Il y a longtemps que je n’avais pas participé à l’atelier de Bric à Book. Le principe ? Une photo, un texte. J’y ai ajouté une contrainte, celle qui m’habite en ce moment : en 1000 caractères. Alors, voilà la photo, et ce que j’en ai tiré. Bonne lecture et merci de vos commentaires éventuels. « Vous avez terminé ? demanda Löderup. – Une minute, encore une ou deux et ce sera bon. Erik Löderup ouvrit la porte fenêtre et sortit sur le balcon. L’air était doux en ce matin de mai. Devant lui, le port s’éveillait doucement. Les chalutiers étaient déjà rentrés et les pêcheurs se transformaient en poissonniers, étalant leur…

  • 1000

    L’art du camouflage

    Elle avait laissé la porte de la cabane de jardin ouverte. Lui ne savait pas trop où dormir. Il avait marché toute la journée dans les fossés pour ne pas se faire voir. Son baluchon sur le dos, il escalada difficilement la barrière de la propriété. Elle était vraiment haute. Heureusement pour lui, sa petite taille et la nuit le cachaient de la vue des occupants du lotissement. Il longea la rangée d’hortensias et se dirigea vers le milieu du jardin. Au passage, il sauta et cueillit une pomme pour se faire son repas. Il se nourrissait de peu. C’est en tournant au coin des salades qu’il aperçut la cabane.…

  • Non classé

    Le troisième acte

    Je m’en veux tellement de n’avoir pas goûté cet instant. De ne pas vous avoir écoutée avec toute l’attention que vous méritiez. A mes yeux de jeune con, vous étiez une vieille chanteuse, une has been, une que mes parents écoutaient déjà, c’est vous dire ! Je ne connaissais de vous que les imitations talentueuses de Claude Véga ou celles de Le Luron. Au théâtre de Caen, vous avez bâclé la première partie, allongée dans votre rocking chair ou marchant à pas lents vers le piano. A l’entracte j’avais expliqué mon ennui à celles et ceux qui m’accompagnaient. Je serais bien parti si j’avais pu. Et la deuxième partie a été…

  • 1000

    Par respect

    Je n’achèterai pas le prochain Renaud. Par respect. Parce que j’aime Renaud. Je veux continuer à écouter Paris Province aller-retour. Avec une belle orchestration, avec une belle voix. Juste avant que le Ricard et les clopes ne nous l’enlèvent. Renaud, c’est toute mon adolescence, mes premières années d’adulte, la naissance de mes enfants. Des discussions avec papa qui aimait bien, mais bon, ça le gênait un peu aux entournures quand même. Je l’ai entendu hier matin à la radio. Il disait qu’il allait mieux. Qu’il avait la pêche et allait repartir en tournée avec un spectacle d’enfer. J’y ai cru. Un peu. Hier soir, il était sur la place de…

  • 1000

    SDF

    Il y a un mois, on ne se connaissait pas. Puis le froid est arrivé. Enfin, quand je dis le froid, je devrais dire le frais ! Alors je me suis dit que je devais faire quelque chose. Pauvres petits SDF, sans rien à manger, sans même un toit fixe pour s’abriter de la pluie. Lui partait toute la journée à la recherche de nourriture. C’est bien le rôle du chef de famille, non ? Il revenait régulièrement avec de quoi casser la graine. Elle ? Elle restait près des enfants, pour les abriter, les protéger. On ne sait ce qui peut arriver à ses petits, alors on les couve, du mieux qu’on…

  • 1000

    Avis de recherche

    Je lance un appel au secours. Qui pourra me venir en aide ? J’ai perdu mon double, mon alter ego, celle qui partage ma vie depuis si longtemps. Chaque jour côte à côte. Ou presque. Parfois nous nous séparons quelques minutes, mais sans jamais nous perdre de vue. C’est si bon une vie comme la nôtre ! Nous avons visité tellement de villes, parcouru tant de kilomètres. Il y a peu de temps, nous sommes allées en Italie. Il y faisait vraiment très chaud. Trop peut-être. La transpiration et son cortège d’effluves était insupportable. Vraiment désagréable. Que s’est-il passé ? Aucune idée. Hier, nous avons passé la journée ensemble, comme d’habitude. Nous avons…

  • 1000

    Démasqué

    St Martin. Ils l’ont vidé. Merde de merde ! Et maintenant, tout apparait, la vérité est à nouveau visible. Comme ces villages de montagne engloutis sous l’eau des barrages, mais à l’envers. Au lieu de remplir et de cacher, ils ont vidé et dévoilé. Et si ma mère passait devant ? Putain, qu’est-ce que je prendrais. Elle me dirait que je l’ai trahie, que je l’ai trompée, que je lui ai menti. Heureusement, dans mon malheur, maman habite loin maintenant, elle est en maison de retraite pas loin de Metz. Elle est partie quelques années après la mort de papa, quand Alzheimer a commencé à attaquer, à grignoter son hippocampe. Mais ça,…

  • 1000,  Poème

    Lui, je ne sais pas, mais moi je sais

    Il est encore in utero Petit enfant, petit coco Maman le garde encor au chaud. Papa et elle ont bien choisi Un joli nom pour leur petit. Mais top secret, ils n’ont pas dit Le doux prénom du p’tit mimi. Sera-t-il Lou ou Mathéo, Gabin, Mathis ou Lorenzo, César, Léon ou bien Léo, Eliot, Mouloud ou Désiré ? Il y a deux nuits, j’ai même rêvé Que sans son arche, il serait Noé. Ce qui est sûr c’est qu’c’est un gars. Un dur, un vrai, comme son papa Alors, Gaston ou même Lucas ? Il faut trouver en bref, en somme, Un petit nom pour un p‘tit homme Pourquoi pas Max, Loris…

  • 1000

    Souvenirs souvenirs…

    Juillet 1971. J’ai treize ans. Maman et moi roulons en direction de la Bretagne. Derrière nous, bien au chaud dans sa cage : Yoyo, notre hamster qui a un peu mal au cœur mais ne le montre pas. La voiture roule mal, tire vers la gauche. Maman a du mal à la contrôler. Quelque chose ne va pas. Vérification dans un garage. Équilibrage. Tout va bien. Et puis, en doublant un camion « La roche aux fées » (une marque de yaourts), la voiture fait des zigzags sur la route, des grandes embardées et finit dans le fossé. Un peu de retard pour débuter les vacances, quelques points de suture…

  • Atelier d'écriture

    Un de chaque

    Voici ma participation au concours de Micro-Nouvelles de Radio-France. « Du 9 au 25 octobre testez vos talents d’écrivain et proposez un récit de 1000 signes (espaces compris) sur la thématique : Le livre dans ma vie » La pluie avait cessé et un timide soleil filtrait à travers les nuages lorsque je refermai derrière moi la porte de la Librairie du Progrès. Je ne me retournai pas, mais sentis dans mon dos le regard de la vieille assise derrière sa caisse et qui se demandait encore si c’était du lard ou du cochon. Je traversai la rue et m’installai un peu plus loin à une table du Balto où je commandai…

  • Non classé

    A chaque jour son histoire.

    Trois cent soixante-cinq jours dans l’année. Chaque jour est un anniversaire. Un homme meurt, un autre nait. Une bataille a lieu, ou, la sortie d’un film, d’une pièce de théâtre. Un écrivain sort un livre, un artiste une chanson. Une histoire d’amour commence, une autre se termine… Pendant une année, chaque jour, j’ai écrit un texte correspondant à la date du jour. Trois cent soixante-cinq jours, trois cent soixante-cinq textes. Des textes longs, des courts, des poèmes, des articles, des critiques, des chroniques, des portraits, des rêves, des rapports historiques. Des textes gais, légers, décalés. D’autres plus sérieux, plus émouvants, écrits avec les tripes. Des bêtises écrites en un quart d’heure.…

  • Ninon,  Poème

    Un anneau à mon doigt

    Un anneau à mon doigt C’est un morceau de toi Que je porte sur moi. Un anneau à mon doigt C’est un mot entendu Un mot tant attendu. Un anneau à mon doigt C’est un oui prononcé Un samedi de juillet Un anneau à mon doigt Un anneau à ton doigt C’est beaucoup plus que ça C’est ton bras à mon bras C’est ma peau sur ta peau C’est ta voix, c’est mes mots C’est ta main dans ma main C’est toi sur mon chemin C’est oui pour l’avenir C’est vivre et c’est mourir C’est un serment commun D’unir nos deux destins D’avancer tous les deux Même quand on sera…

  • Au fil des jours,  Poème

    Placard (slam)

    Quand tu t’ lèves le matin, Qu’tu sais qu’ça sert à rien Que tu vas te faire chier Tout au long de la journée Alors tu l’aimes ton lit Et t’y resterais si T’avais pas une conscience Une p’tite réminiscence Du temps où tu servais Du temps où tu bossais. Placard, placard, On t’a mis au placard Tu sais pas trop pourquoi Mais tu t’en aperçois. Placard placard Va bien falloir qu’tu sortes Par la fenêtre ou la porte Parce que si tu restes là Tu vas crever, mon gars Au début c’était beau On te filait du boulot T’avais l’impression d’servir A quelqu’chose, de produire Tu donnais ton avis…

  • Au fil des jours,  Ninon

    Quatre heures du mat

    Quatre heures du mat Je me retourne Je te retrouve Ta chaleur Ton odeur Ton souffle dans mon cou Le lien Entre le jour et le jour Entre le soir et le matin Ce sont ces petits instants Entre vie et non vie Entre rêve et conscience Quatre heures du mat Je me retourne Je te retrouve Je sens que tu es là Je me rendors paisible La main contre ton bras © Jean-Marc Bassetti. Saint Aubin le 24 Juin 2015. Reproduction interdite sans accord de l’auteur

  • Hommage,  Poème

    La petite boite rouge.

    Te souviens-tu, Maman ? Je devais être au CP, ou en maternelle. Malhabile, avec deux mains gauches comme je les ai toujours. Mais j’ai bien écouté ce que m’a dit la maîtresse. J’ai bien peint le couvercle et la boite en rouge. Bien vif. Bien partout. Deux couches. Sur le dessus de la boite, j’ai dessiné une fleur blanche. Peut-être que ça ne ressemble pas trop à une fleur Mais je l’ai peinte de tout mon cœur. Et puis, sur les côtés … je ne sais plus trop. Peut-être des fleurs aussi. Il y a quelques mois, nous avons ouvert mon enveloppe Ma grosse boite avec dedans « les trucs à moi ».…

  • Au fil des jours

    Communiqué d’un mégalo

    Pendant toute la durée du salon du livre de Caen, j’aurai un stylo dans la poche. Voire deux. Comme ça, si je me fais arrêter dans la rue par un(e) fan, je pourrai signer un autographe avec un petit mot subtil et bien tourné comme je sais si bien le faire. Mais en même temps, j’ai envie de faire des courses en ville et en famille sans être importuné à chaque coin de rue par des admirateurs(trices) empressés. La célébrité, le succès et la gloire sont bien agréables, je ne m’en plains pas. La richesse qui va avec fait mon bonheur. Oui oui. L’argent fait le bonheur, je vous assure..…

  • Ninon,  Poème

    La magie du réveil

    Chaque matin il s’éveillait dans ses bras Avec le même bonheur. Que se passait-il pendant la nuit ? Quel lutin, quel aimant l’accrochait ainsi ? Ils s’endormaient amoureux, complices, Et puis chacun vivait sa nuit : Bougeait, tournait, se retournait, virait. Le temps passait, la nuit avançait. Doucement, le matin arrivait. Alors les lutins se mettaient au travail Et rapprochaient les corps nus. Geste par geste, souffle par souffle. Attirés l’un vers l’autre, Sans même s’en rendre compte Ils se rejoignaient Pour terminer leurs rêves. Les peaux se touchaient Les lèvres s’effleuraient. Un nouveau jour commençait. Chaque matin il s’éveillait dans ses bras Avec le même bonheur. © JM Bassetti. A Saint Aubin…

  • Atelier d'écriture,  Au fil des jours

    Le clic qui balance

    Concours de nouvelles organisé par Monbestseller : Mais pourquoi ai-je donc liké Camille Britton ? Camille Britton, ne cherchez pas qui c’est… Vous ne connaissez pas ; un homme, une femme ? Taille, look, caractère, allure ? On n’en sait pas plus, et moi,  je ne peux pas vous aider. Si le personnage est toxique ? aucune idée. La seule chose que je sache, c’est que vous avez cliqué sur son nom… Les causes les conséquences et en quoi cela a changé votre destin et/ou celui de votre entourage. Une cellule psychologique qui assiste le jury prestigieux vous aidera à surmonter cette épreuve ou… ce bonheur absolu.  Et même, vous…

  • Au fil des jours

    Lauréat

    J’ai reçu hier ce message et je dois dire humblement qu’il m’a fait grand plaisir. Plusieurs fois recalé, plusieurs fois en finale et cette fois-ci Lauréat. J’avoue que je ne boude pas mon plaisir. Bravo à tous les autres lauréats. Bravo à toutes celles et à à tous ceux qui n’ont pas eu la chance d’être retenus. L’écriture est une belle aventure. Mais solitaire… Souvent on a l’impression d’écrire dans le vide, de faire de la pub pour nos textes et puis de ne pas avoir de retour… J’ai mis toutes mes tripes dans cette histoire… Quoi ? Seulement deux « Like » sur FB, trois votes sur Short ? Merde alors……

  • Au fil des jours,  Poème

    Ton bleu Marine

    J’aime le bleu du ciel, Où les oiseaux se perdent en volant Où le soleil s’éclipse de temps en temps, Mais bordel de trou de pine Je n’aime pas le bleu marine. J’aime le bleu de la mer Où les poissons se cachent en nageant Où le soleil s’enfonce de temps en temps Mais bordel de trou de pine Je n’aime pas le bleu marine. J’aime le bleu de mon steak Où le couteau glisse en coupant Où un peu de sang perle de temps en temps Mais bordel de trou de pine Je n’aime pas le bleu marine. J’aime le bleu de tes yeux Où je me perds en…

  • Au fil des jours

    Interview impartiale

    Interview entendue un matin dans une « matinale », avant de partir travailler : – …. et en fin de compte, je trouve que le premier ministre a eu une attitude inqualifiable. – Vous pensez qu’il doit démissionner ? – En tout cas, il doit se remettre en question, c’est certain. – Vous pensez donc qu’il doit démissionner ? – Il doit réfléchir et tirer les conclusions de ses actes. – En signant sa lettre de démission par exemple ? – Et les gens de son parti ont le devoir de lui demander de s’expliquer. – En exigeant qu’il remette sa démission ? – ….. – Il doit démissionner, c’est ce que vous semblez vouloir dire ? –…

  • Au fil des jours

    Sept heures dix.

    Elle avait tout fait. Depuis son retour du bureau, elle avait tout fait. Elle avait lavé la vaisselle du petit déjeuner qui trainait depuis le matin et que personne n’avait eu l’idée de rincer à sa place. Elle avait mis une lessive en route et étendu la précédente. Dans la cave puisque le temps ne se prêtait pas encore à voir le linge dans le jardin. Et puis le soir, on n’étend pas dehors, quelle idée… Il avait tout fait. Depuis son retour de l’usine, il avait tout fait. Il avait donné un petit coup aux derniers choux qui restaient, ramassé les tout derniers poireaux d’hiver et vérifié la bonne…

  • Au fil des jours

    Pas vue pas prise.

    Lorsque l’on sonna à la porte, Madame Deslandes était encore dans la salle de bains. Elle sortait à peine de la baignoire dans laquelle elle avait fait verser une bonne poignée de sels aux algues, ceux légèrement colorés en bleu et qui donnent la peau si douce sous les doigts de son mari et surtout sous ceux de Monsieur de Riversac avec qui elle devait déjeuner ce midi. L’eau chaude était son alliée de tous les matins. Mais pas trop chaude, elle le savait. Cela ouvrait les pores de la peau et faisait apparaitre des rougeurs disgracieuses. C’était son ami le Docteur Delaporte qui lui avait expliqué cela lors d’un…

  • Atelier d'écriture,  Fiction,  Löderup

    Mourir pour si peu (14)

    Je vous ai présenté la semaine dernière le premier chapitre d’un roman policier suédois baptisé « Mourir pour si peu », mettant en scène le commissaire Erik Löderup. J’ai reçu beaucoup de plaintes à ce sujet et beaucoup de lecteurs m’ont interrogé sur la suite à donner à cette enquête. Ce début est-il vraiment le premier chapitre d’un vrai roman policier ? Qui a tué ces deux personnes ? Pourquoi ? C’est pourquoi j’ai décidé de vous livrer cette semaine le quatorzième chapitre de ce roman. J’inaugure de ce fait un nouveau concept : le roman policier suédois express : Le premier chapitre, deux chapitres intermédiaires et l’épilogue. La semaine prochaine, grâce à la nouvelle photo, je…