Atelier d'écriture,  Corona

Ecrire aux temps du Corona (jour 23). Le silence est d’or

Un petit souvenir personnel aujourd’hui, pour illustrer la photo du jour.


Il y a quelques années, avec le Chœur Universitaire, nous étudiions le Requiem de Mozart. Un sacré morceau, que nous avons chanté en concert quelques dizaines de fois.

Je me souviens de Didier, notre chef de Chœur de l’époque. Au moment où nous avons abordé le Lacrimosa, il s’est arrêté et nous a interrogés :

« A votre avis, nous a -t-il dit, quel est l’élément essentiel de cette partition ? je veux dire, qu’est-ce qui fait sa beauté, qu’est-ce qui fait tenir ce morceau en équilibre ?

Chacun de nous a essayé de donner une réponse :

— Les accords ?

— La tonalité ?

— Le tempo ?

A chaque fois, il nous faisait non de la tête.

Nous regardions notre partition, nous la scrutions dans tous les sens. Voyant que nous étions dans le flou le plus complet, il nous a donné une piste :

— L’essentiel n’est pas ce qu’on entend, mais justement ce qu’on n’entend pas.

Une petite voix a osé :

— Les silences ?

— Voilà, nous a-t-il confirmé. Lorsqu’on regarde une partition comme celle-là, on regarde les notes, ce que l’on doit jouer ou chanter. Alors que l’essentiel ici, c’est justement ce qu’on ne joue pas, mais qui fait tenir le tout dans un équilibre parfait. Retirez les silences et tout s’effondre. »

Jamais de ma vie je n’ai fait plus attentions aux silences que dans ce Lacrimosa.

Le silence est d’or. Ca n’a jamais été aussi vrai que dans cette pièce.

 


Voilà…. A chaque jour suffit sa peine.
Commentez si vous voulez.
Portez-vous bien.
Prenez soin de vous.
Et des autres.
A demain.

© Amor-Fati 8 avril 2020 Tous droits réservés. Contact : amor-fati@amor-fati.fr

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